Penser c'est dire non
12 octobre 2013
Après avoir longtemps adhéré à cet aphorisme du philosophe Alain, « Penser c'est dire non », j'estime aujourd'hui qu'il n'avait pas tout à fait raison. Tout d'abord, si penser c'est dire non, alors je dis non à son aphorisme, ce qui nous entraîne dans une sombre histoire de Crétois menteur... En fait Alain a certainement voulu dire que penser c'est contester, c'est analyser le pour et le contre, c'est faire appel à notre esprit critique. Aussi je préfère dire : penser c'est douter.
Le doute est le moteur de toute recherche, de toute quête, bref : de tout progrès humain. S'il n'y a aucun doute, il y a arrêt sur image, paralysie de la pensée, stagnation, immobilisme. Or toutes les religions — et Dieu sait s'il y en a ! — interdisent le doute... Vous voyez où je veux en venir ?
Dieu, cette grande illusion, est non seulement responsable de la plupart des guerres mais aussi l'obstacle au développement de bien des peuples. (Nota : lorsque j'emploie le nom de Dieu, je parle bien évidemment de la croyance en Dieu, je désigne la croyance ou le croyant.)
Douter me semble donc un mécanisme nécessaire à inculquer aux croyants afin qu'ils se libèrent de leur "tache de naissance" (Wafa Sultan), de leur première "imprégnation" (Konrad Lorenz) qui les formate et en font des automates convaincus de l'existence d'un Dieu qu'ils n'ont pas inventé : ils l'ont reçu. Dieu est une idée reçue.
Ces quelques réflexions sont le point de départ d'un livre en cours d'écriture.
